La régate des Masses de Mantes la Jolie en chiffres :
- 1 004 bateaux engagés,
- 3 589 rameurs,
- 8 000m de course pour le REC,
- 6 000m de suivi vélo pour nos coachs caméramans,
- 1 arbre à découper,
- 3 kg de pâtes,
- 50 pauses pipi,
- 4h de chorale,
- 200dB d'encouragements,
- 3 hold up,

Vendredi soir, arrivées à 200m de notre logement, un comité d'accueil nous attend : un gros arbre couché en plein milieu de la route ! Evidemment, la seule qui mène au camping, la blague ! Je soupçonne un équipage qui nous redoute d'avoir fait ça, mais nous y reviendrons plus tard. Bref, Gérard le mari de Jacqueline la proprio (pour des raisons évidentes de confidentialité nous avons changé les noms) a sorti la tronçonneuse et en 1h c'était coupé, rangé, prêt à allumer le barbeuq !

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Samedi, 5:00 le réveil sonne pour déjeuner 3h avant la course, et éviter ainsi le petit vomi d'après effort :). 6:00 Rdv sur le bassin. Nous sommes seuls et profitons du calme et du lever de soleil... avant l'arrivée des envahisseurs venus des 4 coins de la France !

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4x SF : 8 bateaux engagés.
8:00, les séries. Alignées avec 4 bateaux, on se rend compte qu'on est les vieilles de la catégorie sénior. Le départ est lancé sur un bassin plat. Début de course rapide, il faut maintenant tenir les 2 000m (et accessoirement en garder un peu pour l'aprèm...). Marc N. a enfourché son vélo pour nous suivre durant ces 2km d'effort, et ça tombe bien : on est à la ligne d'eau la plus proche du bord, ce qui nous permet de bien entendre sa voix mélodieuse. Les 1 000m du milieu nous semblent loooooooooongs ; on n'arrive pas à être légères et notre coach nous le fait remarquer "on relâche les épaules !", facile à dire. Le peloton nous distancie légèrement avant le dernier 500m. Les 1ères ont pris leur envol, mais nous sommes encore à hauteur de nos voisines pour l'enlevage "Allez les filles, on écrase la barre de pieds, maintenant ! On monte la cadence ! On va chercher Le Perreux !". Nous terminons la course dernières, 16 secondes nous séparent des 1ères, et 4 de Le Perreux que nous n'avons pas rattrapé.

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Pour cette régate, c'est le classement au temps qui permet ou non d'accéder aux finales A&B, pour les 12 premiers bateaux. En 4xSF, 8 bateaux étant engagés, on accédait forcément à une finale ; nous sommes 7e. Prêtes à partir pour la finale B, nos uniques adversaires viennent nous trouver pour nous annoncer que leur 4e rameuse a fait un malaise (sûrement par peur de notre impressionnant équipage). Nous allons trouver les arbitres, parce que d'une : on ne voit pas l'intérêt de disputer une finale B en tête à tête avec notre caméra-cyclo-coach sur le bord du bassin, et de deux : il y a 7 lignes d'eau exploitables pour les courses. Après une longue attente, ils nous apprennent que nous intégrons la finale A ! >>> HOLD UP N°1 !

15:00 : C'est donc sans avoir eu le temps de stresser que nous nous alignons aux 6 premiers bateaux. Encore une fois, la course part rapidement, mais pour notre 2e course toutes les 4, nous arrivons plus facilement à rester dans le peloton. Même si nous finissons dernières, nous avons bien réduit l'écart avec tous les autres bateaux, même ceux que nous avions déjà affronté le matin. Et surtout, nous avons amélioré de 30 secondes notre parcours par rapport aux séries dans des conditions climatiques quasi identiques (il y avait tout de même un bon vent de travers), donc c'est positif. Nous sommes finalement classées 6e, alors que nous sommes arrivées 7e ? >>> HOLD UP N°2 !

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Ainsi s'achève la 1ère journée du week-end. Enfin, après quand même une petite séance dans le SPA de Mantes la Ville (essentiel à une bonne récupération :)) et une bière bien méritée sous le soleil au camping (ça aussi, pour la cohésion de l'équipage !).


Dimanche :
2x SH : 33 bateaux engagés.
Pelles au ponton, bateau sur l'épaule, casquettes sur la tête, eye of the tiger, sourires crispés : on échange les rôles de la veille. Les coachs deviennent les coachés. Le double Vasseur/Nougier se met en route vers le ponton de départ : Antoine à la nage, Marc au 2, et papa Nougier, coach cycliste caméraman prêt à pédaler au tombé du drapeau rouge pour suivre petit Nougier Junior. Est-ce qu'il sont là pour enfiler des sequins ? Non, je ne crois pas !

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"Nous procéderons à un départ rapide" disent les arbitres. Effectivement le départ est très rapide, mais nos 2 athlètes sont dans les starting blocs. Antoine ne tient plus en place et ne calme pas la cadence pendant le 1er 500m, heureusement que Marc lui glisse discrètement "on tiendra pas à ce rythme !" pour le faire amerrir. Ils se calent à un train de course plus raisonnable sur le 1 000m qui suit et au dernier 500, la cadence monte doucement, pour s'enflammer à 38 lorsqu'ils entendent des voix féminines chargées de délicatesse sur le bord du bassin "Enlevaaaaaaaaaaaage ! Allez les gars, c'est maintenant ! On y va !". Le bateau accélère, mais une fausse pelle à 5 coups de la fin leur font perdre de la vitesse, et c'est à 4 secondes des 3e qu'ils terminent leur course. 4e de leur course, ils sont finalement 21e/33, et ne décrochent malheureusement pas de place en finale. Il faut quand même remettre cette performance à sa place : JB. Macquet est seulement 3 secondes devant nos p'tits (ndlr : finale A aux JO 2004/2008, 2 fois champion du monde, 3 fois champion de France en 2x, dernier titre il y a 4 ans). Bon, ok, il y a peut-être un lien avec ses problèmes cardiaques qui l'ont poussé à arrêter sa carrière l'an passé... Mais quand même ! Aussi, dans les 4 premiers bateaux sont classés 3 équipages internationaux : 2 Portugais et 1 Argentin.

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4x VF : 12 bateaux engagés.
C'est reparti pour un tour : le 4x Marie, Flavie, Félicie et Elsa se remet en course, mais dans la catégorie au dessus cette fois-ci. Eh oui, à 27 ans, apparemment l'âge de raison, on peut déjà s'inscrire dans la catégorie V... Vé... -je ne m'y suis toujours pas habituée- Vétéran. La distance est cette fois-ci de "seulement" 1 000m, pour éviter d'augmenter le taux de mortalité due aux courses d'aviron :). 12 bateaux engagés veut encore une fois dire qualification en finale obligée.

14:30, la série. C'est avec beaucoup de vent que le départ est lancé, en procédure "rapide" ; cad appel des bateaux puis drapeau rouge baissé quelques demi-secondes seulement après. Les premiers coups du départ sont plutôt lourds, mais avec ceux qui suivent nous nous détachons progressivement des bateaux voisins. Le vent rend difficile le fait de mettre de la force, mais l'important est de garder les pelles longtemps dans l'eau pour faire avancer le bateau. A la mi-course, nous sommes en 1ère position. Que c'est bon ! Inverser la tendance par rapport à la veille ! Cela nous donne un bon coup de fouet pour l'enlevage, nous distançons encore un peu nos adversaires sous les encouragements du 2xSH. Nous arrivons 1ères, à 10 secondes des 2e ! Nos coachs n'en reviennent pas : "Qu'est-ce qu'il s'est passé les filles !? On n'a pas l'habitude de voir le REC aussi loin devant, c'était trop bon !".

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18:30, la finale A. Pas l'temps d'niaiser ! C'est 2e ex-aequo au classement général, à 8 secondes des 1ères, que nous nous dirigeons vers le ponton de départ avec une "petite" pression : nous devons maintenir ou améliorer notre place. En tout cas c'est l'objectif que je me donne, parce que mes 3 coéquipières avaient déjà fait 2e à cette régate, dans la même catégorie, quelques années plus tôt. Pas question de descendre du podium. Après le départ, nous maintenons la cadence élevée, pour nous détacher du peloton. Les coups suivants, nous allongeons et réussissons -enfin- à être légères dans l'eau (à 32 de cadence) ! Aux 500, nous sommes 3e. Marie relance 10 coups : nous devons dépasser le bateau de Rouen. Je crie l'enlevage à la vue des bouées rouges. La cadence monte encore, le bateau décolle, les muscles piquent, mais nous sommes soudées et déterminées à ne pas laisser la 2e place à des buveuses de cidre ! :) Et c'est exactement ce qui s'est passé. On termine la course 2e, 6 secondes derrière Joinville (avec à leur bord des anciennes rameuses de haut niveau international) et 2 secondes devant Rouen. That's how REC does it !

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Grand sourire aux lèvres, nous nous dirigeons comme des gamines vers la table de remise des médailles. "4xVF, 2e place, on est le REC". Après avoir retourné toutes les enveloppes, le préposé aux médailles nous avoue ne pas les trouver. Direction le secrétariat, on nous dit qu'il y a eu un problème lors de la commande, et qu'ils ont donc décidé de favoriser les plus jeunes. What ?! "Je crois que je vais pleurer". Réaction de gamine gâtée, ça m'a échappé. Mais en même temps, faut avouer qu'après les 1ères et 2e places des régates mer non récompensées, je me dis qu'un jour on va quand même réussir à avoir une médaille, non !? Tant pis, on se dirige vers la buvette. On se fait rattraper par Mr médailles tout sourire, qui nous dit qu'il a en trouvé dans le bureau. 4 médailles d'or. Evidemment qu'on les accepte ! >>> HOLD UP N°3 !

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Je tiens à remercier ceux qui auront lu jusqu'à la fin, mais plus sérieusement Marc et Antoine, nos coachs, qui nous ont aidées et suivies pendant tout le week-end. Cette régate nous a motivés à nous engager sur d'autres compétitions rivière, parce que la glisse et le suspense n'est pas comparable à celle des courses mer. RDV donc pour les équipages qui le souhaitent aux bateaux longs le 1er week-end de Juin avec le 2xSH, et aux sprints le 2e week-end d'Octobre avec le 4xSF.
A l'année prochaine Mantes-la-Jolie ! :)

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