Contre toute attente, il fît beau.

 

C’est ainsi qu’on pourrait très brièvement résumer la journée de régates de Laval qui s’est tenue ce dimanche 13 mars. Tout au long de la route vers Laval, nul besoin de GPS tant le soleil indiquait vigoureusement la direction à suivre. Entre parenthèses, au retour suivre le gps plutôt que le soleil nous aurait épargné quelques routes de campagne ; mais même comme ça, il fît beau.

 

Notre impressionnant contingent de 4 rameurs était composé d’Anaelle, Antoine V, Elsa et Marc N. Nous présentions donc 2 doubles, non mixtes, à vous d’en déduire la composition. S’il fît certes beau, il est à noter que la compétition n’a pu se tenir qu’avec l’accord de dernière minute des autorités arbitrales, la force du courant étant fortement préoccupante. La veille encore le bassin était apparemment inramable. Au lieu de cela, le constat d’un courant fort et bien orienté ne pouvait au jour J que présager de courses intenses, rapides et rondement menées, dès lors que l’on négocie correctement les deux virages que rythment les 900m de parcours.

 

Laval

Les équipages non-mixtes

 

Le matin se déroulent les chronos de qualification, en format tête de rivière. Le double masculin s’est élancé en premier. Drôles de sensations lors de ce parcours, au bilan mitigé : un fort potentiel énergétique dans notre équipage, mais beaucoup de lacunes techniques ou un simple manque d’habitude n’ont pas permis d’exprimer notre plein potentiel. Nous accrochons néanmoins le 3ème chrono sur 6 engagés, ce qui nous amène en finale A en compagnie de Château-Gonthier (1 sec devant) et du CA Nantes (5 secondes devant). C’est un peu le même scénario pour le double féminin, qui termine son chrono sur un sentiment de frustration : avec des difficultés à monter en cadence, les sensations ne viennent pas confirmer le travail de l’hiver. Elsa et Anaelle sont tout de même propulsées en finale A, avec la ferme intention d’accrocher le bateau de l’UNA, futur concurrent universitaire !

 

Une sieste et quelques saucisses plus tard l’heure des finales sonne.

 

Antoine et moi prenons un bon départ avec nos concurrents, mais rapidement entaché par un bisou dans les arbres de la berge. Après avoir fourni l’effort pour redresser la course, la concentration et le geste reviennent : la course est réellement lancée, et le retard n’est pas encore significatif. Nous remontons sur nos concurrents petit à petit, réussissant à appliquer sur une longue séquence notre travail de relâchement. L’application technique fait la différence : à 150 mètres de la fin nous sommes en bord à bord, reprenant même fugacement la 2ème place de cette finale à 3. Finalement le stress de fin de course associé à l’angoisse de la gestion du dernier virage introduisent du déchet, et nous accrochons la 3ème place, à moins d’une coque de retard sur le 1er. Une belle course, serrée jusqu’au bout, où on a enfin pu se faire plaisir et donner la mesure de nos capacités.

 

La finale d’Elsa et Anaelle était plus proche de la tradition des régates de Laval telles que décrites dans la légende orale circulant au club : il fît certes beau, mais le courant n’a semble-t-il pas permis à l’un des bateaux de s’aligner correctement. En résulta une collision peu après le départ, qui permit au double de Saint-Nazaire ainsi qu’à celui de l’UNA de prendre rapidement le large. Cependant une fois la collision passée et la course remise sur les rails, les filles retrouvent leurs sensations, et trouvent la ressource de terminer en bord à bord avec le double de Léo Lagrange, quatrième participant de cette finale à 4. Une meilleure efficacité et une application accrue sur la vitesse de tombée de pelles laissent finalement entrevoir le fait que sans l’incident de course du début, elles auront très bien pu aller chercher l’équipage opportuniste de l’UNA. Elles terminent donc à la 4ème place, mais sur une course prometteuse, première référence de la saison sur cette distance.

 

Voilà comment, contre toute attente et à bien des égards, en ce dimanche à Laval, il fît beau !