Nous sommes arrivés sur le site le vendredi, aux alentours de 15h. Le bateau était déjà là, grâce aux bons soins de nos amis nantais. Après la traditionnelle séance de remontage des différentes pièces de la coque, et une fois notre inscription finalisée, il nous a été permis d’effectuer un bref entraînement. Une courte sortie très utile pour nous donner un premier aperçu des conditions du bassin : un plan d’eau calme malgré un petit vent bien installé. Les premières sensations suffisent à nous mettre en confiance. La première course (de série) est le samedi à 10h42.

Nous nous excusons d’avoir réveillé les rameuses de Créteil à l’hôtel en partant faire notre réveil musculaire à 6h20. Cela ne se reproduira pas.

La première course nous voit confrontés à 3 concurrents. La course de série est généralement celle qui met en confiance et fournit les repères pour les suivantes, et celle-ci n’a pas dérogé à la règle. D’un parcours un peu tâtonnant mais courageux nous sortons 3ème, largement distancés par les deux premiers et solidement établis devant le bateau des Mines ParisTech.

Ce résultat nous propulse dans la demi-finale de l’après-midi, à 16h30, où le niveau est très relevé. Les bateaux nantais, nancéens et polytechniciens sont d’ores et déjà hors de notre portée, il s’agit de maintenir derrière nous l’équipage de l’ESTP : c’est chose faite après 500 des 1000m de la course. Sur un départ un peu hasardeux, une collision avec la ligne d’eau, nous remontons notre retard jusqu’à dépasser nos adversaires, et nous placer une dizaine de secondes devant eux sur la ligne d’arrivée. Nous prenons la 5ème place, celle qui nous dirige sur la finale B, alors que les trois premières places nous auraient ouvert les portes de la finale A, hélas hors d’atteinte pour notre équipe. La finale B se tient le dimanche à 16h. Ce qui signifie rien de moins qu’une confortable grasse matinée le matin !

En effet, le réveil musculaire est lancé à 9h, comble du confort en ces temps difficiles ! Le plein d’énergie est fait pour affronter un plan d’eau plus agité que la veille par une forte brise (euphémisme). Pour cette petite finale, nous avons 4 adversaires. Le 5ème, l’équipage de Bourges, a déclaré forfait après la blessure au poignet d’un de leurs rameurs. C’est fort dommage, car nous avions une revanche à prendre sur ce bateau, de niveau équivalent au nôtre. Les quatre autres concurrents sont donc l’Université Paris II, Polytechnique, ESTP et Mines ParisTech. Seuls ces deux derniers sont à notre portée, notre objectif est donc de prendre la troisième place. L’alignement des bateaux pour le départ est difficile à cause du vent, et le départ est lancé dans des conditions un peu chaotiques. Malgré cela, la course est très bien engagée, et se maintient sur la distance : après plusieurs centaines de mètres au bord à bord avec l’ESTP, plusieurs accélérations permettent de creuser l’écart. L’équation est aussi valable aves le bateau des Mines. Et finalement c’est sur un enlevage bien maîtrisé des 250 derniers mètres qu’Agrocampus Ouest accroche cette 3ème place en finale B, c’est-à-dire 9ème place au classement général.

Au-delà du récit des courses, j’ai personnellement vécu ce championnat très différemment de ce que je connaissais des compétitions en club. Avec le club de Versailles, la fin d’une course se soldait par un sobre rangement du bateau, un footing, un débriefing solennel, puis chacun chez soi. Ce n’est cependant pas l’esprit instillé à Rennes : il ne nous est pas apparu concevable d’arriver sur le ponton sans aller féliciter nos concurrents, leur serrer la main. Cet esprit de fair-play, de bonne humeur et de solidarité est un réel plaisir, et je pense pouvoir affirmer qu’il est caractéristique des élèves de notre école, même s’il ne faut finalement pas grand-chose pour le transmettre aux camarades prépas, ingénieurs ou commerciaux. Ce fut, en tous points de vue, une riche expérience sportive et humaine que ces Championnats de France Universitaires.