Samedi dernier, le Cherbourg Club Aviron de Mer (CCAM) et la ville de Barfleur organisaient la 4ème édition de la régate longue distance (28km) Barfleur-Tatihou-Barfleur, compétition d’aviron également ouverte aux kayaks et pirogues.

Charmés par ce doux nom d’île qui invite au voyage ou complètement inconscients, 9 rameurs du REC ont fait le déplacement :

  • yole : Stéphanie, Valérie M, Cécile, Valérie P
  • double mixte : Maud & Loïc
  • double masculine : Thierry & Sébastien

Départ samedi matin, dès potron-minet, direction la Normandie (merci à Thierry et Seb pour les véhicules !). Après quelques détours touristiques entre routes départementales (rapport au GPS) et auberges locales pour les uns ou place de l’église pour les autres (rapport à la mécanique des fluides, aux bols de thé ou café du matin, au litre d’eau que chacun tente de boire en prévision des 28km et aux 3h de route), nous arrivons vers 11h au charmant petit port de Barfleur.

Une fois la yole déposée près du camping de la Blanche Nef, les filles la préparent, tandis que les gars prennent la direction de Cherbourg pour récupérer les 2 doubles qui nous sont prêtées par le CCAM.

Le ciel est très nuageux, le soleil timide, le vent semble augmenter avec la marée, mais la mer paraît calme depuis le rivage… Un des organisateurs nous décrit le parcours, qui consiste, au départ de l’Anse de la Masse, à longer la côte jusqu’à l’île de Tatihou avant de reprendre le chemin en sens inverse jusqu’au port de Barfleur.

Il nous explique également qu’avec les conditions météo du jour, « le début, ce sera du velours » (dixit !). L’idée nous plaît bien, mais nous demandons tout de même à quoi correspond le « début ».

- « Les premiers 500m, jusqu’à la bouée rouge en face ! »

Ah oui, c’est sûr que sur 28km, ça fait pas bezef…

- « Et pour le reste ? »

- « Ca va taper… »

Voilà, voilà…

Totalement rassurés et ragaillardis par ces douces paroles, nous déjeunons tous ensemble du mieux que nous pouvons pour éviter toute fringale ou hypoglycémie, avant une sieste (pas tous ensemble) en prévision de l’effort.

Après un échauffement dans l’Anse de la Masse, où chacun cherche la ligne de départ (nous, on l’a pas trouvée, on avoue…), le départ est donné à 15h30. Effectivement, le monsieur de Cherbourg avait raison, le début, c’est vraiment du velours. A la première bouée, l’écart ne s’est pas creusé entre les participants et le tournant est vraiment pris en bord-à-bord « collé-serré ».

Les 27 km restants sont… comment dire… éprouvants tant physiquement (vent de travers à la descente, comme à la remontée, paquets de mer, froid, muscles qui  se crispent, paumes qui s’échauffent…) que mentalement (dépasser la douleur, le froid, ne pas lâcher, ne pas lâcher, ne pas lâcher…).

Pour le paysage, il faudra demander au barreur, parce que nous, on a rien vu, si ce n’est les balises le long du parcours (Hintar, Tour de Moulard, Tour de Dranguet). Certains avoueront même après coup, ne pas avoir vu l’île de Tatihou, qui marque tout de même la moitié du parcours puisque nous en faisons le tour avant de reprendre le même chemin qu’à l’aller… Fatigués et un peu dans un état second, qu’on vous dit…

Après 3h00 de course, Thierry et Seb sont le premier double du REC à atteindre le port de Barfleur , suivi de près par Maud et Loïc en 3h09, puis des filles en 3h11. Là, une photo de groupe aurait été sympathique mais au vu de l’hypothermie de chacun, le flou aurait été plus qu’artistique... On vous laisse donc imaginer notre état et laisser libre court àvotre délire créatif.

Douchés, récompensés et abreuvés, il est l’heure de retourner au port préparer la remorque retour pour les uns, pendant que les autres rapportent les 2 doubles au club de Cherbourg. Un pot débrief et évacuation plus tard, nous reprenons la route vers Rennes, où nous arrivons vers 1h30 dimanche matin.

 

Au final, malgré les courbatures, les échauffements, les ampoules, l’épuisement, nous revenons tous avec le même sentiment : plus que la distance parcourue ou le temps que cela a pris, la plus belle victoire reste encore le dépassement de soi et le mental. Et il ne serait pas impossible de nous revoir l’année prochaine à Barfleur… ne serait-ce que pour trouver la ligne de départ !

Les résultats et les photos